Pauline nous invitait récemment à projeter des vacances en vélo, quitte à s’éloigner d’abord un peu de son territoire en prenant le train avec. J’ai trouvé l’idée tellement romantique, et si évocatrice de l’explosion de bonheur née lors des tous premiers congés payés, en 1936… Promis, Pauline : je prendrai mon vélo cet été !
Mais je n’ai pas de jarrets d’acier, et beaucoup de mal à abandonner mon confort et mes habitudes, comme beaucoup de mes contemporains.
Est-il possible de s’engager pour le climat tout en se déplaçant, quand même, en voiture ?
Aux Comptoirs Vert&Co, nous militons pour « le pas en avant » : chacun, à son rythme et depuis son propre point de départ, on peut agir pour préserver le climat.
Si l’on veut à la fois protéger le climat et se déplacer en voiture, 2 critères doivent requérir notre attention: le nombre de kilomètres parcourus, et le taux de remplissage du véhicule.
Pour contrôler le nombre de kilomètres, il y a de nombreuses pistes possibles :
– Organiser l’emploi du temps de sa journée, ou de sa semaine, pour optimiser chaque transport, de façon à ce qu’il ait plusieurs utilités : déplacement travail + courses, ou travail + école, par exemple.
– Réintroduire la notion de service rendu ou demandé : lorsque l’on fait un trajet, demander autour de soi (famille, voisinage…) qui aurait besoin de quelque chose qu’on puisse lui rapporter lors de ce trajet ; ne pas hésiter non plus à demander à des proches de nous rendre un service, pour économiser un trajet.
– Essayer de s’organiser en se donnant un objectif chiffré : «Je ne prends ma voiture qu’une seule fois par jour », ou encore « Je limite mon kilométrage à x km par semaine ». D’une manière générale, se donner une estimation chiffrée est un excellent moyen de réguler son empreinte carbone.
– Redéfinir ses destinations de vacances : il n’est pas rare de mieux connaître certains territoires lointains que le sien, qu’on peut avoir grand plaisir à redécouvrir en prenant son temps. N’oublions pas que la France est la 1ère destination touristique du monde, et que nous avons beaucoup de chance qu’elle soit tout autour de nous ! D’autres destinations de rêve sont à proximité, comme l’Italie, ou la Suisse. Avec, avantage supplémentaire, une certaine facilité à rentrer en contact avec leurs habitants, ce qui donne une dimension plus intense au voyage.
Pour augmenter le taux de remplissage du véhicule, il y a également plusieurs solutions :
Vous aurez facilement compris que plus il y a de personnes dans la voiture, plus faible est l’impact sur le climat. Partant de ce principe, on peut mettre en place des stratégies pour stopper l’ autosolisme (1,5 tonne de voiture pour 60 kg de personne transportée, ça fait réfléchir…) :
– Regrouper au maximum les membres de la famille pour chaque trajet. S’il reste de la place, on peut demander aux voisins s’ils ont des besoins de trajet semblables aux siens : pour emmener les enfants à l’école, pour aller faire les courses, aller au ciné, au marché, travailler…
A l’époque où chaque foyer avait – au mieux – une seule voiture, réfléchir sur son usage au quotidien était tout naturel. Dans les années 20 ou 30, les quelques véhicules automobiles du village rendaient de multiples services à tout le monde.
Passé le premier pas, cette mutualisation conviviale à de très nombreux côtés positifs.
– Prendre tous les auto-stoppeurs que l’on rencontre sur la route est une autre mesure d’avenir. En Vercors, c’est la solution de mobilité adoptée par de nombreux jeunes. Pour développer l’action en faveur du climat, l’auto-stop est une organisation très prometteuse. Partant de ce constat, le Parc Naturel Régional propose Rézo-Pouce : un réseau organisé qui permet de rendre le stop plus efficace, pour les conducteurs comme pour les passagers (Appli, pancartes de destination, arrêts Pouce…).
– Adopter de façon volontaire le covoiturage : à organiser soi-même (avec sa famille, ses voisins, ses collègues…) ou avec des dispositifs d’appariements. Sur notre territoire, il en existe plusieurs (voir ci-dessous).
Globalement, le covoiturage a fait de grand progrès. Certains sites offrent la possibilité d’un retour en taxi en cas d’impossibilité de revenir en covoiturage, ce qui limite les inquiétudes. Des Chartes incitent les utilisateurs à se comporter avec tact.
Par ailleurs, certaines entreprises s’affichent sur des sites pour inciter leurs salariés à créer une communauté qui facilite les déplacements en commun de leurs salariés.
- Mov’ici, covoiturage en Auvergne-Rhône-Alpes,
- Illicov, ligne de covoiturage à horaires réguliers pour les trajets domicile-travail entre le Vercors et l’agglomération grenobloise.
- Covoiturage38, site de La Roue Verte appliqué aux déplacements autours de l’agglomération grenobloise.
Pour que le taux de remplissage s’améliore, et que le Stop ou le Covoiturage soient utiles pour protéger le climat, il faut augmenter le nombre de personnes qui acceptent de monter dans un autre véhicule que le leur.
Concrètement, ça signifie que davantage de gens acceptent une moindre facilité de transport, et également un moindre standing social (1).
En échange d’un bonus économique alléchant : choisir de ne pas prendre sa voiture, chaque jour, sur 35 km de trajet, permet d’économiser 1000€ par an. De quoi arrondir copieusement son budget vacances, non … ?
(1) : Le 20 juin, Les Comptoirs Vert&Co proposent, en collaboration avec le PNRV un premier « Atelier Coaching Mobilité », qui s’adresse à tous ceux qui veulent réduire leur dépendance à la voiture personnelle, ou faire un pas vers l’écomobilité en Vercors. Ambiance garantie !
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